Enlevé puis séquestré, le ministre serbe en charge du Kosovo, Marko Djuric a été attaqué hier par une unité de force spéciale albanaise du Kosovo alors qu’il participait à une réunion publique à Kosovska Mitrovica consacrée « au dialogue interne ».
Grenades et mitrailleuses
Il est un peu plus de 17h30 lorsque la table ronde présidée par le ministre serbe, Marko Djuric, est interrompue par des explosions de grenades assourdissantes. Dehors se joue un drame. Un commando albanais de cinquante hommes cagoulés et lourdement armés débarque sur le perron du bâtiment public. Alors que des civils serbes tentent de les retenir à l’extérieur, les ravisseurs forcent le passage à coups de gaz lacrymogènes et de matraques. S’en suit une scène d’une violence inouïe.
Les élus serbes sont d’abord projetés à terre puis mis en joue par les hommes cagoulés avant d’être frappé à coup de crosse. Les journalistes sont frappés, les caméras jetés. Le ministre Djuric, lui aussi molesté, est délogé manu militari jusqu’au centre de Pristina. Sur toute l’artère piétonne de la ville, l’homme d’Etat serbe est « traîné, courbé en deux, devant les caméras et sous les insultes des habitants » ont constaté des journalistes de l’AFP.
Le commando albanais criait «Allahou Akbar»
Expulsé du Kosovo après avoir été séquestré, le ministre serbe est arrivé en fin de matinée à Belgrade où il a été hospitalisé et soigné. « Ils m’ont jeté dans l’un des convoyeurs puis ils m’ont frappé. Ils ont essayé de m’effrayer, ils m’ont planté leurs mitrailleuses dans l’estomac. Un autre a sorti un couteau et m’a menacé. Pendant tout ce temps, certains prenaient des « selfies». Sur la route jusqu’à Pristina, ils criaient «Allahou Akbar». Après cela, ils m’ont conduit dans les rues de la ville puis ils m’ont emmené dans un sous-sol » témoigne Marko Djuric, encore sous le coup de l’agression, les poignets et les mains bandés.
Solidarité Kosovo condamne avec la plus grande fermeté l’attaque perpétrée contre le ministre serbe, Marko Djuric. Solidarité Kosovo exprime également sa profonde solidarité et son soutien indéfectible aux trente victimes serbes blessés au cours de l’agression et plus largement aux Serbes du Kosovo qui se sentent plus que jamais en danger.