5 août, 2021

Un soutien royal pour les enfants serbes du Kosovo

La classe de mer 2021 de Solidarité Kosovo suit son cours à Tivat, au Monténégro, dans la magnifique baie de Kotor. C’est dans cette baie, qui est aussi le fjord le plus profond du sud de l’Europe, que les enfants ont passé hier 4 août deux heures qui resteront gravées longtemps dans leurs mémoires. Mais la journée avait commencé par une autre surprise…

En une semaine de classe de mer, une certaine routine a le temps de s’installer, chaque jour ressemblant assez au précédent.

Le matin, après le petit-déjeuner, on file à une plage située à quelques centaines de mètres de l’hôtel. Située face à Porto Montenegro, quartier luxueux sorti de terre ces dernières années à l’emplacement de l’ancien port militaire de Tivat, elle permet une baignade agréable avec vue sur les yachts des richissimes visiteurs du quartier et les avions qui décollent de l’aéroport de Tivat. Le soleil frappant déjà fort dès 8 heures du matin, les arbres qui bordent la plage sont particulièrement appréciables et leur ombre est souvent mise à profit par les enfants, entre deux baignades.

Après le déjeuner et une petite sieste, quand la chaleur écrasante du milieu de journée commence à s’éloigner, portée par un courant d’air venant des montagnes, les enfants s’affrontent en équipes dans des épreuves sportives inventées par Dejan, entraîneur du club d’athlétisme de Priluzje dont vous pourrez (re)lire le portrait en cliquant sur ce lien. Ces équipes sont composées au début du séjour de façon à mélanger les enfants, afin que chacun puisse créer des amitiés avec des jeunes d’autres enclaves que la sienne.

Puis on retourne à l’eau, cette fois-ci sur la plage située juste devant l’hôtel, les ardeurs du soleil se faisant moins pressantes à cette heure de la journée. Le soleil se couche d’ailleurs pendant le dîner, nous privant chaque soir du spectacle de sa disparition derrière le relief qui, à l’horizon, cache le large et l’Adriatique.

Enfin, le soir, alors que la nuit tombe, les équipes s’affrontent à nouveau dans de nouvelles épreuves, souvent plus simples que celles de l’après-midi, mais qui ne déclenchent pas moins de cris d’encouragement, de joie ou de déception.

Une visite royale et une virée en bateau-mouche

Cette routine est parfois chamboulée par l’un ou l’autre événement. Hier, mercredi août, ils sont deux à avoir modifié en profondeur la physionomie de la journée. Deux événements de taille…

Le matin en effet, nous avons reçu la visite du Prince Filip Karadjordjevic, de la Princesse Danica et de leur fils le Prince Stefan. Le Prince Filip est le descendant direct de Georges Petrovic, surnommé « Karadjordje », « Georges le Noir », qui prit en 1804 la tête d’une insurrection contre l’Empire Ottoman. Son grand-père, Pierre II, était roi des Yougoslaves quand la deuxième Guerre mondiale éclata ; il fut déchu par les communistes de Tito après la victoire et reste donc à ce jour le dernier des rois serbes. En vacances au Monténégro pour quelques jours, le Prince a eu vent de notre présence avec des enfants du Kosovo et a tenu à bouleverser son programme pour venir nous rendre visite. Dans un bar du front de mer de Tivat, il a offert une boisson et un dessert à chaque enfant. Il nous a ensuite raconté sa récente visite à Prizren et à Pec, au Kosovo, et a remercié plusieurs fois l’équipe pour le travail accompli : « Ces enfants sont l’avenir, ce que vous faites pour eux est fondamental, ils ont tellement besoin de voir autre chose que leur quotidien qui est si difficile ».

Le Prince Filip Karadjordjevic, petit-fils du dernier roi de Serbie, a tenu à nous rendre une visite.

L’après-midi, nous avons tous embarqué sur un bateau-mouche venu tout droit de Paris, pour une virée sur la baie de Kotor. Une promenade qui est chaque année un des points forts du séjour : dans le ronronnement des moteurs, le vent apportant un rafraîchissement bienvenu, chacun profite des paysages magnifiques qui se succèdent sans discontinuer des deux côtés du navire. Aux pieds de montagnes immenses qui plongent directement dans la mer se blottissent des villages aux airs d’Italie ; sur des îles perdues au milieu des flots, des églises minuscules chantent la gloire de Dieu et le génie de l’homme. Sur le bateau, on ri, on chante, on admire en silence, on prend des photos, on emplit son cœur et sa mémoire d’images qu’on n’oubliera jamais.

Vous le voyez, cette classe de mer se passe du mieux possible. Et déjà il ne reste plus que deux jours avant de devoir se dire au-revoir et de rentrer chacun chez soi. Mais il est déjà clair que l’objectif est atteint : ces enfants rentreront chez eux avec les batteries rechargées à bloc, avec un horizon un peu plus étendu que celui que leur vie dans leurs enclaves leur donne à voir, et avec des amitiés indéfectibles qui ne pourront que les aider à l’avenir.

Nous vous rappelons que vous pouvez regarder toutes les photos de ce séjour dans notre album Facebook, accessible même sans avoir de compte, en cliquant ici.