L’unique repas de la journée, l’unique plat carné de la semaine
Il est à peine 11heures. Radenka, 68 ans, descend à petit pas boiteux les marches de sa maison. Il fait froid en ce mois d’avril au Kosovo. 5°C indique le thermomètre délabré. Pas sûre que son gilet en tricot suffise à la réchauffer. Qu’importe, elle n’y pense pas. Rien ne détourne son regard de l’horizon. Comme chaque jour, elle attend religieusement la voiture de la soupe populaire. Trente minutes s’écoulent. Les yeux fixes et le ventre vide, elle récupère son repas dans un sachet blanc jetant un coup d’œil furtif au livreur suivi d’un hochement de la tête en guise de remerciements. A l’intérieur, elle s’installe à table près du poêle. Elle découvre son menu: soupe de légumes, gratins de poireaux et trois boulettes de viande de bœuf. Achevé en un instant, ce déjeuner sera son unique repas du jour et son unique plat carné de la semaine. Il lui faudra attendre sept jours pour manger un nouveau plat de viande.
Permettre l’accès des plus démunis à une alimentation équilibrée
Comme Radenka, ils sont plus de trois cents foyers à souffrir d’insécurité alimentaire. « Pour eux, s’alimenter est un acte vital », commente Svetlana, Directrice de la Soupe diocésaine. « L’aide alimentaire qui était une solution d’urgence au cours des mois qui ont suivi la guerre, est devenue une réponse structurelle pour les personnes âgées isolées. L’équilibre nutritionnel de nos repas est crucial pour leur santé »
La viande, un mets rare et coûteux
La suite idéale serait une assiette composée de : légumes, fruits, féculents et de protéines. Au Kosovo, la protéine est essentiellement de source animale. Mais la viande est très onéreuse, ce qui explique sa rareté dans les menus de la soupe diocésaine.
Pour pallier cette carence, Solidarité Kosovo a créé un atelier de transformation de viande sur le site de Novo Brdo. Ce maillon intermédiaire va permettre d’assurer l’approvisionnement de la soupe diocésaine en viande de qualité à partir des fermes bovines et porcines du complexe agricole. De quoi promettre une alimentation de qualité, saine et équilibrée dans les assiettes des bénéficiaires sociaux du Kosovo.