D’un tsunami à un autre : solidarité !

Les volontaires de l’association « Solidarité Kosovo » apportent tout leur soutien et expriment toute leur compassion à la population japonaise. Victime d’une catastrophe naturelle exceptionnelle, le peuple japonais risque maintenant de vivre un accident nucléaire aux conséquences terribles.

Le débat sur la question nucléaire, qui doit naturellement avoir lieu à la suite de cet accident, laisse malgré tout transparaître l’hypocrisie de nos bonnes consciences occidentales. Pourquoi ceux qui dénoncent aujourd’hui le nucléaire civil comme un danger pour l’Homme ne l’ont-ils pas fait hier lorsque ces mêmes substances radioactives étaient volontairement lâchées sur un peuple européen ?

Pourquoi si peu d’hommes politiques, d’écologistes, de philosophes, ne se sont-ils pas opposés au bombardement à l’uranium appauvri de la Serbie en 1999 ? Pourquoi n’ont-ils rien dit quand plus de 50 000 munitions contenant ce redoutable résidu radioactif  ont été tirées en 1999 durant les onze semaines de bombardement de la Serbie.

Les conséquences de ce crime contre des civils se font encore douloureusement ressentir aujourd’hui, avec un taux de leucémies chez l’enfant au Kosovo de un pour cent, alors qu’il était de un pour mille avant 1999.

De même, avant 1999, le taux de cancer était de 10 pour 300.000. De nos jours, il s’élève à 10 pour 30.000 (soit dix fois plus !)*. Le tsunami OTAN avait lui aussi frappé de manière brutale et aléatoire ; dévastant tout un pays sans que la compassion ne saisisse l’opinion internationale.

Nous espérons que les enfants japonais de 2011 ne connaitront pas le sort réservé aux enfants serbes de 1999. Nous avons vu de bien trop près les conséquences de cette radioactivité pour rester insensible au sort des populations qui en sont victimes.

L’association humanitaire Solidarité Kosovo apporte un soutien de cœur aux populations japonaises, tandis qu’elle aide matériellement et moralement les enfants serbes du Kosovo. Respectant pleinement le principe d’Epictète, nous agissons sur ce qui dépend de nous, mais nous n’en oublions pas pour autant les autres.

Marion Chevtzoff, Présidente de l’association « Solidarité Kosovo »
*. Pour plus de renseignements à ce sujet, contacter le docteur Srbljak qui exerce à l’hôpital de Mitrovica au Kosovo.