Ce matin aux alentours de dix heures, alors qu’une manifestation pacifiste serbe se déroulait au nord de Kosovska Mitrovica (à majorité serbe) une bombe a explosée tuant un homme serbe et blessant onze autre personnes, dont six femmes.
Mensur Dzekovic, pédiatre de l’hôpital de Kosovska Mitrovica, venait allonger la longue liste des victimes serbes mortes dans cette ville depuis 1999. Il a été tué ce matin devant sa maison dans le quartier de « la petite Bosnie ». Cette zone qui est régulièrement le théâtre d’affrontements est peuplée de Serbes et d’Albanais. Ce matin un pas supplémentaire a été franchi dans la terreur anti-serbe qui s’empare du Kosovo.
Zoran Rakic témoigne depuis son lit d’hôpital : « Nous manifestions calmement. J’étais avec ma femme. A un moment nous avons entendu une forte explosion et j’ai reçu un impact dans la main ».
Les nombreux manifestants venaient s’opposer à l’ouverture d’un bureau civil du gouvernement albano-kosovar au nord de la ville de Kosovska Mitrovica peuplé majoritairement par les Serbes. Selon le journal albano-kosovar « Zeri », ce bureau devrait fournir des papiers d’identité kosovars aux habitants de cette partie du Kosovo. Mais son but premier est surtout « d’intégrer les structures serbes dans la société et les instituions albanaises » (Zeri). En d’autres termes, faire tomber la résistance serbe au nord du Kosovo pour installer la souveraineté albanaise.
L’attentat meurtrier de ce matin n’a pas été revendiqué. Il démontre l’incapacité des instances dirigeantes autoproclamées du Kosovo à assurer la protection des citoyens serbes. En 2010 le Kosovo n’est toujours pas pacifié et le silence des hommes politiques sur la tragédie du peuple serbe ne fait que les rendre complice de ce nettoyage ethnique « moralement acceptable ».
