« Enclavés » : dans les coulisses d’un film documentaire inédit

C’est une délégation française pour le moins inhabituelle qui sillonne depuis quelques semaines le Kosovo d’une enclave serbe à l’autre. Avec sa caméra vissée sur l’épaule, rien n’échappe à l’œil de Vincent, ni à l’oreille de l’ingénieur du son qui le talonne d’une perche micro à bout de bras. Pour ces deux Parisiens, l’immersion dans le quotidien des familles chrétiennes du Kosovo concrétise un projet de tournage né il y a plus d’un an.

Ouvrir les portes d’une enclave serbe à travers un documentaire au regard brut

Le clap de début a été donné cet hiver lors du convoi de Noël 2013 organisé par Solidarité Kosovo dont le concours aura été décisif. Associée au projet dès sa genèse, l’association française s’est révélée être un partenaire-relais déterminant en mettant à contribution ses réseaux institutionnel, civil et ecclésiastique. Si bien qu’il n’était pas rare de voir, entre deux prises, un peu à l’écart des caméras, le Directeur de l’association, Arnaud Gouillon,  coiffer la casquette de premier assistant chargé des prises de contacts en amont et de l’organisation logistique.

Ainsi, grâce à la confiance accordée à Solidarité Kosovo et restituée à l’équipe de tournage, les caméras françaises ont pu être posées au cœur des villages les plus reculés du Kosovo-Métochie pour y capturer des images et des scènes du quotidien, prises sur le vif, sans fards ni scénario.

La vie des Chrétiens du Kosovo restitué sans fards ni scénario

Tout au long de ces semaines de tournage, les séquences se sont enchaînées à un rythme effréné avec un leitmotiv : restituer avec authenticité et instantanéité l’intimité de ces hommes et de ces femmes, civils et religieux, aux destins tragiques et aux conditions de vie alarmantes en plein cœur de l’Europe.

Hier, lors du dernier jour de tournage, le réalisateur du documentaire Vincent se confiait à Solidarité Kosovo : « J’ai le souvenir d’un moment hors du temps au monastère de Draganac lorsque nous avons accompagné en caméra embarquée le moine Illarion tout au long de sa journée :   de son réveil aux aurores jusqu’aux vêpres en passant par sa brève sortie à l’école de l’enclave où il dispense des cours de religion chrétienne. Ces séquences feront partie de l’exercice didactique que suppose le film documentaire. Le montage est une nouvelle étape du film qui m’attend à mon retour sur Paris. Il portera cette spécificité de taille : faire l’aveu d’une réalité officielle tronquée et donner à voir les choses et la vie au Kosovo telle qu’elles sont. Les reconstituer avec honnêteté. »