Les 40 jeunes participants à la classe de mer organisée par Solidarité-Kosovo se souviendront longtemps de l’excursion culturelle effectuée hier dans le cœur historique du Monténégro tant les points de vue étaient époustouflants et les lieux chargés de symbole.
Lorsqu’à 9 heures, hier matin, les 40 enfants des enclaves ont rempli le car spécialement affrété pour la journée, ils ne se doutaient pas de la visite qui les attendait. Pendant le trajet, les pronostics allaient bon train mais aucun n’effleurait la surprise concoctée par l’équipe encadrante. C’est au niveau de la cité médiévale de Kotor, visitée quelques jours auparavant en bateau, que le petit Arandjel dévoila la surprise à ses petits camarades en s’exclamant « Kotor ! Lors de notre visite, nous y avons aperçu le plus haut sommet du Monténégro, le Lovcen où repose le poète serbe Njegoš ! C’est là-bas que nous allons ! »
Le car s’engagea alors dans l’impressionnante ascension du Mont Lovcen, classé en parc naturel et culminant à 1749 mètres d’altitude. Avec pas moins de 32 courbes abruptes, la route offrait des points de vue de toute beauté sur la baie de Kotor. A l’intérieur, le parc naturel abrite plus de 1 158 espèces végétales.
S’il est le plus haut sommet et le plus beau, dit-on, du Monténégro, le Lovcen doit avant tout sa notoriété à son héritage culturel. Sur le mont Lovcen est inhumé un évêque orthodoxe, qui fut un philosophe éclairé, un poète talentueux, le chef de file de la résistance contre les Turcs et un héros de la souveraineté étatique au XIXe siècle, le Prince Petar II Petrović Njegoš.
C’est sur les traces de ce passé prestigieux, que le car s’arrête au village de Njeguši pour y découvrir la demeure de l’ancienne famille royale monténégrine, les Petrović. Après une pause rafraîchissante, le car reprend la route direction le col de Jezersky.
Près du sommet, la route s’arrête et l’ascension ne peut se poursuivre qu’à pieds. Les enfants sortent du car et découvrent avec un panorama époustouflant : une vue spectaculaire de 360° sur la mer Adriatique. Empruntant le seul chemin accessible depuis le parking, les 40 petits aperçoivent la dernière étape de l’ascension, toute aussi impressionnante : 461 marches d’escalier qui les séparent du Mausolée de Petar II Petrović Njegoš.
Galvanisés par tant de beauté et impatients de s’approcher de ce lieu hautement symbolique, les enfants avalent une à une les marches ! Arrivé (essoufflé) sur le pic, le groupe du Kosovo se retrouve nez- à-nez avec l’édifice funéraire dédié au Prince Njegoš, au style très « réalisme socialiste », réalisé par le sculpteur croate Ivan Meštrović. A l’entrée de la chapelle, deux sculptures monumentales de femmes taillées dans le granit gardent la crypte. A l’intérieur, se dresse une autre sculpture monumentale, celle de Njegoš représenté assis, un livre posé sur ses genoux. La dépouille de ce dernier est située dans un sarcophage de marbre blanc dans une crypte souterraine. Les enfants l’approchent, impressionnés et émus.
13h déjà ! Le grand air et l’effort ont creusé l’appétit des tout petits et il est temps pour la classe de mer de rejoindre Cetinje pour se restaurer.
Il se dit que Cetinje est la capitale du « Trône » monténégrin. Cette ville qui compte aujourd’hui un peu plus de 15 000 habitants était l’ancienne capitale royale du pays. Ses habitants conservent fièrement le prestige de son passé et lors de la visite du musée de Prince Njegoš, le guide nous affirme que « Cetinje est la capitale culturelle du Monténégro ».
La visite de Cetinje se poursuit au monastère orthodoxe serbe de Cetinje, construit sur le site d’un monastère fondé par Ivan le Noir, le 4 janvier 1485 et consacré à la Naissance de la Vierge Marie. Les enfants ont découvert les somptueuses reliques qu’abrite le monastère, dont celles de Saint Pierre de Cetinje et de Saint Jean-Baptiste ainsi que l’icône originale de la Vierge de Philerme (Panaghia tes Phileremou), initialement détenue par les Chevaliers de Malte à Rhodes. A la fin de la visite, un moine du Monastère distribua une brojanica (bracelet serbe) à chaque enfant en les remerciant pour leur passage et en leur souhaitant un bon retour sur les terres du Kosovo.
18h – Les petits sont épuisés, ils remontent dans le car et très rapidement s’endorment presque tous.
Le retour à l’hôtel s’est effectué dans un silence complet, un fait sans précédent depuis le début du séjour ! La traversée des bouches de Kotor en empruntant le ferry en aura réveillé quelques-uns d’entre eux.