La distribution de bétails est, avec le don de serres agricoles, un des chevaux de bataille de Solidarité Kosovo pour sortir les familles des enclaves de la misère et les aider à tendre vers l’autonomie alimentaire. En 2024, plus de 30 foyers chrétiens ont reçu une ou plusieurs bêtes d’élevage grâce aux 55.000€ récoltés auprès de nos donateurs en faveur de ce dispositif de soutien agricole.
Pour sortir durablement de la pauvreté
Offrir un animal d’élevage c’est donner un capital à une famille auquel elle peut s’accrocher pour sortir de la misère. C’est le leitmotiv de l’opération de distribution de bétails aux familles les plus vulnérables du Kosovo-Métochie. La force de cette action est de responsabiliser les bénéficiaires dès le début du projet, d’éviter l’assistanat. Les femmes et les hommes qui reçoivent les animaux s’engagent à les élever et à adopter des pratiques d’élevage respectueuses du bien-être animal.
« Nous nous sentons moins vulnérables »
Edita et sa famille sont devenus propriétaires en novembre dernier d’une vache laitière tout comme 18 autres foyers serbes. « Notre vache, on la traite comme un membre de la famille. Depuis son arrivée, on se sent sécurisé. Elle nous a déjà tant apportée », confie la vieille femme en caressant tendrement l’animal. « Le lait qu’elle donne représente des protéines essentielles dont bénéficie toute notre famille. Parfois, si la traite est bonne, j’arrive à en ressortir un litre de plus que je troque à ma voisine contre de bons œufs. C’est une évidence, depuis que nous avons notre vache, nous nous nourrissons mieux en quantité et en qualité. On se sent moins vulnérables. »
Un atout dans le maintien de la fertilité des sols
A quelques enclaves de là vit la famille Stankovic qui possède depuis quelques mois un cheptel de ovins à l’instar de neuf autres familles du Kosovo. Milos, le père de famille est entouré d’une drôle de troupe. Cinq moutons, posés sur quatre fines pattes montées sur une grosse pelote de laine. Leurs nez viennent doucement à la rencontre de la main tendue de l’agriculteur pendant qu’il parle avec Svetlana, directrice de la soupe diocésaine qui copilote le projet. Il lui confirme les bénéfices de sa nouvelle activité : « En plus des ressources directes que cet élevage procure, lait, fromage et laine, les moutons sont un atout dans le maintien de la fertilité de nos sols par le transfert des matières organiques animales vers les terres de culture. »
Super-Biquettes
Debout avant le lever du soleil, Marina commence sa journée par l’allumage du feu et la traite des cinq chèvres qu’elle a reçues au printemps dernier grâce à Solidarité Kosovo. Son quotidien de bergère et de maman est bien rempli. Il est 9 heures et trois petits bambins, Luna, Mirko et Sacha, encore tout endormis viennent la rejoindre dans la cuisine. Ils avalent leurs bols de lait de chèvre et croquent à pleine dents dans leurs tartines de beurre jaune comme le soleil pendant que Marina s’affaire aux fourneaux. Cuillère en bois à la main, elle mélange délicatement dans une casserole cuivrée le lait de la traite matinale aux ferments et à la pressure. Les crottins de chèvre sont en marche. En attendant, l’odeur du lait de chèvre très prononcée n’a vraiment pas l’air de déranger la famille. « Les enfants sont si heureux et fiers d’avoir des chèvres. Ils s’amusent beaucoup avec et en prennent soin aussi. Ils les ont baptisés de « Super-Biquettes » » explique Marina dans un éclat de rire. L’heure tourne et le devoir l’appelle à nouveau dans l’abri, c’est l’heure de la coupe de bois et de foin. Sous les yeux attentifs et admiratifs de ses enfants, Marina s’applique au travail, « heureuse de pouvoir mieux nourrir sa famille grâce aux chèvres ». Quatre autres familles des enclaves sont devenues propriétaires d’un cheptel caprin grâce au programme agricole de Solidarité Kosovo. Souhaitons-leur les mêmes récoltes et les mêmes joies que celles de Marina et de ses trois enfants.