Un chantier impressionnant est en cours pour rénover cinq écoles chrétiennes parmi les plus vétustes du territoire. Installation du chauffage, réfection des cours et de l’électricité, création de blocs sanitaires, etc.
Pour la cinquième année consécutive, Solidarité Kosovo renouvelle son engagement en faveur du patrimoine scolaire chrétien en pilotant une nouvelle tranche de rénovation. En accord avec l’évêché, cinq écoles ont été sectionnées en raison de leur état de délabrement très avancé. Dans chacune de ces écoles, les zones endommagées ont été identifiées et le coût de rénovation chiffré.
Placés sous l’égide de Solidarité Kosovo, les travaux de réparation ont été entrepris par des artisans serbes locaux choisis suite à l’appel d’offres organisé par le bureau humanitaire de Gračanica. De l’isolation à la restructuration totale, les travaux en cours d’un montant total de 100 000 € sont de natures diverses. Pour autant, ils visent tous un double objectif essentiel : rétablir la sécurité des lieux et améliorer les conditions scolaires de ces enfants malmenés par un destin peu clément.
Usurpation et système D
Dans le cadre des visites préliminaires du chantier, l’équipe de Solidarité Kosovo accompagnée du père Serdjan s’était rendue dans les cinq établissements bénéficiaires du nouveau programme de rénovation. L’un des ces établissements a particulièrement marqué les esprits des bénévoles français tant par son état que par son histoire.
En 1999, la belle école « Saint-Sava » de Suvido est usurpée par les autorités albanaises. Personnel et écoliers serbes en sont brutalement chassés. «Depuis, on se débrouille pour faire survivre notre école, explique le directeur Nemanja. Les premières années, l’école était sans abri. Avec mon épouse, nous avons alors décidé de pousser les murs de notre maison pour accueillir les quarante élèves à notre domicile. Les enfants avaient déjà subi un traumatisme lorsqu’on leur a arraché leur école. C’était comme si on leur volait leur enfance. Je me devais de trouver un moyen pour assurer une continuité de leur scolarité.»
Deux ans après avoir installé les bancs de classe dans son salon, le directeur a réussi à obtenir un préfabriqué pour accueillir les bambins et leurs professeurs. Une solution temporaire… qui dure depuis quinze ans.
Sensible aux conditions précaires dans lesquelles les élèves évoluent, Solidarité Kosovo s’est engagée à piloter des travaux de mises aux normes de l’établissement. Ainsi, les travaux en cours consistent à l’élargissement et au renforcement des salles de cours et de la salle informatique ainsi que la réfection de la cour, devenu le point de rencontre des enfants et adolescents de l’enclave.