L’année 2020 a malgré tout fini sur une note positive, avec le succès de notre 17e convoi de Noël. Hélas, 2021 commence sur un désastre…
Depuis plusieurs jours, des pluies abondantes ont noyé le centre du Kosovo sous parfois plusieurs mètres d’eau. Tous les villages de l’enclave de Gracanica ont été touchés, ce qui concerne plusieurs milliers de Serbes. Des centaines de maisons ont été plus ou moins abîmées, des tonnes de réserves de nourriture ou de granulés de bois pour les poêles ont été détruites, alors que le gros de l’hiver reste à venir. Dans la région de Kamenica, où nous étions il y a deux semaines encore, des routes ont été coupées par les inondations, laissant plusieurs centaines de familles totalement isolées du monde.
C’est une véritable catastrophe pour nos amis des enclaves, qui pour beaucoup ont perdu le peu qu’ils avaient…
Solidarité Kosovo a déployé un dispositif conséquent pour accompagner les familles en les aidant à nettoyer, vider les habitations de leurs meubles souillés, et en leur apportant un soutien matériel et psychologique de première urgence. Une dizaine de bénévoles mobilisés autour du Père Serdjan ont mené des opérations de nettoyage dans plusieurs communes sinistrées. C’est le cas notamment dans le village de Laplje Selo, particulièrement dévasté et dont la population est profondément choquée par cette tragédie. Là-bas, une semaine durant, nos volontaires étaient en poste dès 8 heures du matin balais, pelles et seaux en mains.
Quelques jours après les intempéries, la tâche reste immense. De nombreux bénévoles prêtent main-forte aux personnes sinistrées aux côtés de l’équipe mobile de Solidarité Kosovo qui parallèlement poursuit les évaluations. Au fil de ses déplacements, elle découvre encore des sites inondés et s’assure qu’aucune personne ne s’y trouve. « La multiplicité des sites touchés est impressionnante », explique le Père Serdjan qui a sillonné tout le territoire. En moyenne, une quinzaine de bénévoles sont à pied d’œuvre sur le terrain chaque jour. Mais il faudra encore beaucoup d’énergie et de mobilisation avant de retrouver un semblant de normalité dans le paysage dépouillé des enclaves serbes.
Pour l’heure, l’urgence est au ravitaillement alimentaire et en bois de chauffage en faveur des familles sinistrées dont toutes les réserves, appelées « zimnice », qu’elles avaient soigneusement confectionnées durant l’été dernier en préparation de l’hiver ont été anéanties en quelques heures.